Recommandations pour le fonctionnement des Unités de Surveillance Continue (USC) dans les Établissement de Santé 2018
Une vingtaine d’années après la mise en place des premières Unités de Surveillance Continue (USC), initialement appelées unités de post-réanimation, le nombre d’USC « installées » sur le territoire a considérablement augmenté, et il existe maintenant un certain nombre d’informations sur la typologie des patients, leur positionnement au sein des établissements de santé et leurs conditions de fonctionnement. Les critères de valorisation pour ces unités ont montré leurs limites puisqu’en moyenne seulement 65% des patients hospitalisés dans ces unités en bénéficient. Il existe une hétérogénéité majeure sur le territoire dans l’organisation de ces unités : nombre de lits, densité de personnels, liens avec les unités de réanimation…
Les trois Conseils Nationaux Professionnels (CNP) de la Médecine Intensive Réanimation, de l’Anesthésie-Réanimation et de la Médecine d’Urgence, ont souhaité partager leurs réflexions face à cette évolution des USC dans le paysage des Soins Critiques en France. Leur constat confirme la place majeure occupée par ces USC dans le fonctionnement des établissements de santé, et le service rendu aux patients par ces structures d’hospitalisation contribuant à la sécurité et à la qualité de prise en charge des patients.
Le groupe de travail constitué par les 3 CNP propose dans le document joint, des recommandations établies à partir de la méthodologie utilisée pour des Recommandations Formalisées d’Experts (RFE). Ces recommandations, déclinées en 5 champs, couvrent les différents aspects managériaux pour le fonctionnement de ces unités.
Cette réflexion s’intègre dans celle sur l’organisation plus globale des soins critiques dans le paysage de l’offre de soins dans nos différents GHT. Les 3 CNP souhaitent particulièrement souligner la charge en soins des patients des USC souvent élevée et le « turn-over » important avec une indemnisation tarifaire du séjour (« forfait USC ») à notre sens insuffisante pour financer un personnel paramédical en adéquation avec cette charge en soins. Dans la réflexion générale sur les soins critiques hiérarchisés selon plusieurs niveaux, les USC, par nature « polyvalentes », devraient apparaître au même niveau que les Soins Intensifs d’organe, par nature « monovalentes », car l’activité d’un grand nombre de ces USC justifierait la qualification de Soins Intensifs Polyvalents. Dans le document joint, nous n’avons pas utilisé ce terme de « Soins Intensifs Polyvalents » pour rester en adéquation avec la nomenclature actuelle.